1-b Le Circuit de l’Est

Bien que ne faisant pas partie directement de l’histoire de l’aviation à Lunéville, intéressons-nous un peu à ce ‘Circuit de L’Est’ :

 

Si les participants des premières manifestations aéronautiques préfèrent prudemment les rejoindre par la route ou le chemin de fer, la témérité des pilotes croissant aussi vite que les progrès techniques, on les voit bientôt arriver par la voie des airs, arrivée qui est déjà un spectacle en lui-même. Pourquoi ne pas faire de ce ralliement une compétition, la question vient probablement immédiatement à l’esprit de bien des organisateurs, mais c’est le quotidien à grand tirage “Le Matin” qui le premier concrétise l’idée, en organisant au cours du mois d’août 1910 un “Circuit de l’Est” – entendons de “l’Est de la France”. Autant que celle de la traversée de la Manche, 1909 est l’année des premiers grands meetings qui rendent définitivement visible l’aviation aux yeux du grand public, événements extraordinairement populaires qui en appellent de nombreux autres à travers toute l’Europe en 1910.

Tout concourt à choisir le quart nord-est du pays : c’est la région la plus peuplée et la plus industrielle, mais c’est aussi bien sûr un geste significatif à l’égard de l’Allemagne que de longer la frontière des provinces perdues…

Les équipages militaires ne prendront pas le départ à Issy-les-Moulineaux mais partiront de leur base Mourmelon

et  rejoindront le ‘Circuit de l’Est’ directement à Nancy-Jarville.

Trente cinq concurrents s’inscrivent, quinze se présentent au départ et deux pilotes restent en lice pour la victoire finale lors de la dernière étape, résumé éloquent de l’état encore balbutiant de l’aviation en cette année 1910 ! Mais pour garantir le spectacle aux différentes escales, les pilotes disqualifiés pour être arrivés trop tard lors des étapes précédentes sont autorisés à continuer d’accompagner la course – tant que leur appareil le veut bien, escortés par plusieurs pilotes militaires ; ces derniers ne sont pas autorisés à participer à la compétition, mais les responsables de la jeune aéronautique militaire y voient l’occasion de réaliser de longs vols en profitant des terrains aménagés pour la course.                                 

(Présentation de  l’ouvrage écrit et publié par Alain Lefebvre)

Le mardi 9, les Lorrains assistent à l’arrivée triomphale des aviateurs civils : Leblanc, Aubrun, Lagagneux, qui venaient d’accomplir l’étape Troyes-Nancy (160 km), sur de frêles machines faites de toiles et de bois, assis sur un siège en osier, pas attachés, sans instrument de navigation, sans carte.

…Le dimanche 7 août 1910, un frémissement s’empare de la ville, une escouade de trois aéroplanes militaires se pose sur l’aérodrome de Jarville, venant directement de Mourmelon par voie aérienne (une première), emmenant les lieutenants :

 – Equipage 1 : Camemann et Vullierme sur Farmann III        – Equipage 2 : Féquant et Merie sur Farmann III        – Equipage 3 : de Caumont sur biplan Sommer. 

L’après-midi du mercredi 10 août fut la grande journée d’aviation pour Nancy. Ce qui eu lieu pour les différentes villes étapes.

(L’aérodrome de Jarville disparaîtra avec la première guerre mondiale. En effet, le terrain de Jarville se révélera inapproprié au développement de l’aviation, il sera donc délaissé en 1914 et définitivement abandonné en 1922).